2021 S'écoulent les jours
S’ÉCOULENT LES JOURS, LOIN DERRIÈRE L’OEIL
Tilleul et toile de jute peinte
Pour ce dernier volet de ma résidence, HORIZONS INTÉRIEURS, mon intention était de laisser parler le temps à l’œuvre dans l’atelier, parcouru d’accidents et de hasards, tout en réfléchissant à l’écart que l’on ressent entre l’expérience du réel et l’abstraction. Un tableau de Mondrian, Pier and Ocean, no10 (1915) m’a accompagné au tout début de ce travail d’où ont émergé des pensées sur l’infini, l’horizon, le sublime et la naissance du paysage qui m’ont ramenées aux sources du regard, au détachement induit par la représentation du réel à un moment particulier de sa construction : la perspective.
Pour l’installation, S’écoulent les jours, loin derrière l’œil, le cône de vision comme schème de calcul de l’éloignement d’un élément répétitif, prend la forme d’un cadre visuel qui questionne notre propre limite à voir au-delà de ce qui se répète, de notre désir de continuité. Ce motif fut coupé dans le sens de l’axe médian pour former 2 parties aux horizons inversés et positionnées dans l'espace de sorte à former un croisement. Des plaques de couleurs, inspirées de ciels en transition, glissent en dessous de la sculpture, détachant l’image du cadre.